Il y a quelques mois j’avais lu un billet mais je ne sais plus vraiment où sur le concept d’enfant intérieur. L’enfant intérieur, c’est la partie de nous, si j’ai bien suivi, qui a subi des blessures, blessures qui ressortent de forme de fêlures à l’âge adulte, de fragilités. C’est une idée qui m’avait remue, surtout en pensant à ma mère qui a évoqué à ses psys et à moi-même toutes les blessures, les peurs de son enfance…Un père sans patience, des maîtresses d’école qui sortaient la règle en fer pour punir et faire exceller les bons élèves (je n’ose imaginer ce qu’ont subi les mauvais élèves). Bref. Et voilà d’Agoaye nous propose d’en rediscuter.
Dans le billet dont je parlais au début, il parlait de la nécessité de guérir cet enfant intérieur. Ma mère n’a clairement pas su le faire. Je me suis demandé “et quand est-il de moi ?”. J’ai une enfance somme toute assez heureuse, je vivais dehors, avec plein d’animaux, je dessinais, je chantais et je dansais. Je n’avais ni frère ni soeur mais mes cousins qui étaient quasiment tous les jours chez mes grands-parents (mes voisins) en ont fait office.
Mais chaque médaille a son revers. La mienne est liée aux maladies de mes grands-parents. Mon père a soigné ses parents jusqu’au bout (ma grand-mère ayant un cancer généralisé pendant 3 ans, mon grand-père hémiplégique). Il travaillait bien sûr…Ma grande-tante guettait sa voiture pour l’envoyer à la pharmacie. Il y avait les allers/retours dans les hôpitaux, les jours de congé qu’il posait pour les conduire chez les spécialistes (il était le seul à avoir son permis et une voiture). Moi aussi certains jours je guettais sa voiture. Et je le regardais repartir sans avoir même avoir franchi notre seuil. Je me souviens des déceptions quand je voulais lui parler de mes petits soucis avec les copines, les bonnes notes que je voulais lui faire voir et autres éléments d’une vie de petite fille. Souvent il rentrait bien plus tard, à l’heure du repas et en voyant sa bouille fatiguée, je me taisais. Le moment était passé.
Je n’ai jamais su lui en vouloir, comment en vouloir à un homme qui en faisait tant et s’est détruit la santé, à coups de vie trop stressante, vu qu’il est mort juste un an après son propre père. Même avec son cancer, il s’occupait encore de mon grand-père. Comment en vouloir à mes grands-parents ils n’ont pas voulu de leur maladie.
Mais quand même. La petite fille en moi en a gardé une félure car je pensais rattraper les moments perdus un jour avec lui. Ce n’est pas beau à dire mais je me disais “quand ils ne seront plus là, on se rattrapera”. Sauf qu’on n’a pas pu. Et je pense que ça, c’est aussi ce qui a rendu ma mère malade.
Tenir bon en espérant des jours meilleurs et finalement connaître pire, l’absence.
Alors moi, à cette petite-fille, j’ai envie de dire “ouvre la porte de force, va lui dire que tu as besoin de lui parler, juste deux secondes, rien qu’un instant et après il pourra faire ce qu’il veut”.
J’ai envie de lui dire que oui, ça semble égoïste mais un père, on n’en a qu’un et qu’on a le droit parfois de passer la première, même si ça ne dure que 5 mn. J’aurais dû dire à ma mère combien ces soirs là c’était important pour moi de lui parler. Mais comme beaucoup d’enfants je n’ai rien dit.
Si seulement j’avais su. A moi de panser les blessures de mon enfant intérieur pour peut-être, guérir un jour….
C’est un concept que j’ai lu dans de nombreuses lectures… Ca paraît si simple, couché sur le papier, de guérir cet enfant qu’on a été… et pourtant… C’est loin de l’être…
Très beau billet, très touchant <3
Merci !
J’ai adoré ton billet. Et le fait que tu nous parles de ce point de vue que l’enfant intérieur est la part de notre enfance qui a été blessée. Ça m’a fait réfléchir sur moi même. Alors encore bravo et merci pour cet écrit très touchant.
Merci !
Hello,
En voilà un article très touchant. j’ai vécu des choses assez similaire, un père mort lorsque j’avais 3 ans et une mère qui s’occupait bien trop de ses parents et de son frère. Mais contrairement à toi c’est vrai que je n’ai pas gardé tout cela pour moi, mais j’ai exposé ma souffrance de manière peu habile. Ce n’est pas évident du tout de guérir ce genre de blessures, encore aujourd’hui mon enfant intérieur souffre, mais il faut avancer. Souvent je rêve que je discute avec ma mère et que je lui ouvre encore plus mon coeur…
Alors vas-y ! Parle-lui !
Très joli billet ! J’avais aussi écrit sur le sujet en janvier, comme beaucoup d’autres blogueurs. Aujourd’hui je sais qu’il existe plein de façons d’aller guérir cet enfant intérieur. Si la possibilité d’en parler aide déjà beaucoup, parfois la personne qui reçoit ça peut aussi mal le prendre, comme un reproche, ne pas comprendre, et ça peut frustrer encore davantage (je parle d’expérience). Maintenant, il est aussi possible de faire ça autrement, par l’écrit ou par des techniques comme la méditation, l’hypnose ou autre, et d’aller à la rencontre de son propre enfant intérieur, de façon métaphorique, pour lui donner/dire ce dont il a besoin. Et ça change vraiment quelque chose 😉
Par la méditation pourquoi pas mais je sais que j’aurai du mal à me laisser aller pour l’hypnose…
Un article touchant… guérir l’enfant intérieur…
Pas si facile de panser les blessures, je te souhaite d’y parvenir <3
Mettre des mots sur les maux c'est déjà une première étape (que je ne suis pas encore parvenue à faire).
Merci alors bon courage à toi aussi !
Des mots extrêmement touchants… des mots qui me parlent tant…
Je ne peux que comprendre tes blessures…
Je ne sais pas on arrivera à les panser un jour… peut être…
Mais je te le souhaite sincèrement ❤
Merci ma belle <3
Ha cet enfant intérieur pas facile à guérir ! Je viens d’entreprendre une neurothéprapie, 1 séance par mois et au bout de 2 séances je vois déjà les bénéfices… impressionnant. C’est une sorte de reprogrammation des traumatismes. Sinon tu peux écrire une longue lettre à ton père, au calme et en laissant aller tes pleurs éventuellement avec tout ce qui t’as manqué, en lui disant bien que tu comprends mais que tu en as souffert… puis tu brules cette lettre.
Je ne connais pas la neurothérapie, c’est quoi ? Ah le coup de la lettre, pas bête, je l’ai déjà utilisé et c’est vrai que ça soulage.