« Nan mais c’est quoi cette crise ? c’est quoi ce caprice ? C’est pas bientôt fini, oui ? »…et là ton môme te fait bien comprendre que t’as beau faire tes sermons, oui il fait sa crise, il est en plein dans l’opposition, la crise d’opposition même ! Et là, je te fais pas de dessin, si tu ne changes pas ton fusil d’épaule, tu vas en baver pendant de longs mois (je dirais même années mais je sens que tu te transformes en Droopy là)…Je te partage de mon expérience de multimaman, fatiguée, débordée mais toujours pleine de bonne volonté pour faire de ses mômes des wonder mômes !
Une crise d’opposition, 3 enfants
Version WonderBoy : nous sommes alors en janvier 2007. C’est un ptit loup, si beau, si adorable, un bébé de rêve qui fait des nuits de 12h et des siestes de 3h. J’ai eu la bonne idée de reprendre/trouver du boulot à ce moment là.
Du jour au lendemain, je me suis retrouvée avec un ptit bout qui crisait à la moindre contrariété. J’étais perdue. C’était mon premier, les conseils ont plu sur moi, tous bien loin de la bienveillante vers laquelle je tends à présent. Coin, punition, rien n’y faisait…Il a eu peur un temps et très vite, il s’en fichait pas mal de tout ça.
Je connaissais déjà la méthode Montessori mais j’étais trop sur son dos, à toujours avoir peur qu’il se fasse mal : je reportais sur lui les angoisses de ma propre mère mais aussi j’avais peur de le perdre, même s’il était grand et fort pour son âge. Moi qui me suis tant battue pour qu’il naisse et en bonne santé…Il n’avait pas vraiment d’autonomie.
Il en est venu à être très colérique. C’est là que j’ai commencé à me renseigner par moi-même, j’ai découvert Gordon et Filliozat pour apaiser mon bonhomme.
Puis son frère est né, sa grand-mère a « pété » un câble…un passage très très dur pour lui. Il est devenu hyper sensible sous sa carapace de gros dur. Et je m’en veux tellement encore aujourd’hui de l’éducation que je lui ai donné.
Version WonderKid à présent…Autre registre même si je ne connaissais pas encore l’éducation bienveillante. WonderKid a eu la chance d’avoir une super nounou, maman de 4 enfants qui l’a très vite offert une autonomie accompagnée. Dès 18 mois, en juillet 2010 (ah ah ah, le fameux âge !), il cuisinait avec elle tous les jours, elle le mettait au même niveau que ses propres enfants (plus âgés) tout en adaptant le tout à ses capacités.
Épatée par ses progrès, j’ai ressorti la méthode Montessori pour l’accompagner sur le chemin de l’autonomie. Après un passage court à faire colère sur colère par jalousie (envers son grand frère), il a réduit vite ses crises à néant (ou presque). Il avait des choix à faire le concernant, il pouvait prendre sa vie en main.
Mais j’étais aussi fort prise de mon côté par les crises d’opposition de son grand frère, les problèmes de ma mère et j’ai beaucoup trop crié, mis au coin de colère, de fatigue…Un bilan en demi-teinte donc pour lui…du mieux en terme d’autonomie mais pas bon en terme de gestion des sentiments négatifs.
Version WonderGirl, on est en plein dedans en plein dans l’âge qu’on dit pas facile et encore, nous verrons ce qu’elle nous réservera pour son terrible two.
Changement de cap puisque j’ai découvert en août 2012 les livres de Faber et Mazlish par le biais de recherches sur le Net en éducation bienveillante. J’ai commencé en décembre dernier un atelier Faber et Mazlish afin de mieux mettre en pratique les bons conseils qu’on y trouve en matière de communication parents/enfants et discuter avec d’autres parents bienveillants.
WonderGirl est une BABI, un bébé aux besoins intenses. L’éducation bienveillante me permet de supporter mieux (enfin le mieux que je peux certains jours) son caractère fusionnel avec moi. Si j’en étais restée à l’éducation classique telle que je faisais pour mon aîné, je partirai droit dans le mur avec elle.
J’essaie de rester attentive à ses besoins, besoins de tendresse, demandes d’autonomie surtout auxquelles j’essaie de répondre (en négociant entre ses besoins et les miens) façon « Faber et Mazlish ».
La méthode Montessori a trouvé toute sa place à la maison. J’adapte la maison pour qu’elle y soit autonome et à l’aise. Elle prend soin d’elle et m’aide à la maison, elle adore ça. Je passe du temps avec elle, j’avance dans les tâches de la maison, et elle, elle apprend beaucoup.Elle m’épate chaque jour…
Elle mange seule depuis ses 10 mois à sa demande, n’a même plus de réhausseur, elle rit, elle danse, elle pleure aussi quand elle est frustrée. Mais les crises ne durent jamais.
Tout ça, ça prend du temps. Ca prend du temps de la laisser faire par elle même, de prendre le temps de résoudre les conflits sans perdant mais quelle qualité de relation ! J’espère de tout coeur pouvoir un jour arriver à la même chose avec mes fils et s’il y a eu de beaux changements grâce à Faber et Mazlish, c’est moins évident et plus long avec eux car ils ont plus baigné dans un autre style éducatif…
Quant à WonderGirl, qu’en sera-t-il quand elle grandira plus ? Quand je n’aurai pas de patience ? Je te dirais ce qu’il en sera ici
Et chez toi, comment s’est passé la crise d’opposition ?
[…] WonderGirl a 2 ans, l'âge de la crise d'opposition, du terrible two. Que se passe-t-il à la maison ? Et comment ça s'était passé pour ses frères ? […]
Je suis épatée par tes billets! D’une part de ta clairvoyance à reconnaître tes erreurs et d’autre part de ta volonté à changer … Je crois que je suis encore loin d’être aussi patiente que toi mais j’essaye vraiment de faire des efforts pour parvenir à une relation plus saine face aux oppositions… En tout cas, te lire le motive toujours autant à tendre vers une éducation plus “bienveillante” même si je dois encore combattre mes vieux démons… Mon manque de patiente ne m’aide pas beaucoup en ce moment… Mais je perds pas espoir :). Bb
Manque de patience…je connais aussi par moments O_o Merci pour ton gentil message <3
Que de patience ! Moi elle a eut la bonne idée de commencer cet été quand j’étais enceinte et censée me reposer… Pour le moment le coin fonctionne encore, elle pousse des cris dès qu’elle n’est pas d’accord avec ce qu’on lui dit, bref le bonheur ;-). Mais rien à voir avec ton n°1. Ne culpabilise pas en tous cas pour ton aîné !
Je suis loin d’être parfaite, je te “rassure” O_o pas facile de ne pas se sentir coupable…
La crise d’opposition de mon loustic a été le moment de la découverte des méthodes d’éducation bienveillante, alors on a essayé de jongler avec la fatigue, notre éducation, nos aspirations, ses besoins, les notres… ça a marché souvent, on est passé à côté parfois 😉
Pour le riquiqui, on découvrira ça dans quelques mois : ça va être sport vu le caractère du bonhomme (il est adepte des hurlements à la moindre frustration, heureusement qu’il passe vite à autre chose), mais on fera comme le premier, on essaiera, et on réussira certaines choses, on en ratera d’autres. Je crois que c’est le cas de tout parent, on ne sera jamais comme on rêverait d’être, mais nos échecs aident aussi nos enfants à grandir.
Merci pour le partage de ton expérience 😉 (pas glop les hurlements à tout va O_o )