La douleur. Fulgurante. Écrasante. Opprimante.
Cette douleur, qui fait craindre pour sa vie, de peur de les laisser, de se demander ce qui se passe, ce qu’elle cache.
Une douleur, la même que celle ressenti presque un an avant “normale avec tout ce qui s’est passé, avec tout ce stress et tes 40 ans”.
La douleur n’avait rien révélé l’an dernier. Le cardiologue avait juste dit à la fin de l’électrocardiogramme “il faut manger, tu es trop maigre”. Le comble tout de même de la part d’un cardiologue.
Mais aujourd’hui il faut rappeler le médecin, ne pas aller travailler, savoir ce qui se passe, la douleur ne se tait pas. Le médecin qui vient, excédé, et prescrit une radio des poumons “mais enfin, tu verras bien qu’il n’y a rien”.
La radio. Le radiologue qui revient dans la salle d’attente “il faut faire un autre cliché pour vérifier quelque chose”. Repartir avec les clichés, le radiologue au téléphone qui nous regarde en faisant des messes basses.
Le diagnostic enfin. “Tu as une masse au poumon droit, on va t’opérer, un peu de chimio, peut-être de la radiothérapie”. “Tu m’annonces que j’ai un cancer c’est bien ça ?”. “Je n’ai pas parlé de ça, nous en reparlerons, pas devant ton père, je t’envoie à un super pneumologue tu verras”.
Il avait 41 ans quand on lui a posé ce diagnostic. Moi, 13. Il pensait que je ferais carrière dans les livres ou dans le social. J’étais en 4ème mais il s’était déjà renseigné sur les lycées, il me voyait à Ste Claire ou à Louise de Marillac selon mes envies, d’un bac général ou d’un bac pro.
18 mois plus tard, la maladie l’a emporté et a changé nos vies, à ma mère et moi. Elle ne s’en est jamais remise. Elle m’a offert le choix de mener ma vie selon mes envies “parce qu’un métier, ça ne se fait pas pour les autres, des études non plus“. J’ai choisi un autre lycée, sur conseils de ma prof d’allemand qui m’a pris sous son aile à la mort de mon père. J’ai fait des études qu’il n’avait pas envisagé (sauf la licence de lettres mais pas la suite). Ces études m’ont conduit finalement à rencontrer celui qui partage mes jours et à fabriquer ces trois mômes qui comptent tant pour moi.
Alors, oui, le jour du diagnostic de la maladie de mon père est bien le jour qui a changé ma vie.
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C’était ma participation au rdv d’Agoaye.
Que d’émotions en te lisant… J’ai vécu la même chose, mon père avait 48 ans quand il est parti, moi 25… Plein de tendres pensées…
<3 à toi aussi et à ton papa...
je connais la maladie et la perte malheureusement et je connais ta douleur . Plein de pensée à toi et ta maman aussi
Merci…
Je vais chercher mes mouchoirs je reviens !
Très émouvant ton article !
Ah oui, dur dur pour une femme enceinte 😉
🙁
Je ne sais pas si je trouverai LE jour qui a changé ma vie … pas de doute pour le tien
Oui c’est clair, même si mes jours d’accouchement et celui de la rencontre avec mon chéri le sont également 😉
Papa venait de fêter ses 50 ans et moi mes 20 ans (ma sœur avait 17 ans et mon frère pas loin de ton âge 15 ans)
Courage et pensées tendres !
Sabine
<3
Bravo pour avoir pu écrire ce billet difficile.
Merci pour ta participation !
<3
<3
Sacré récit. Beaucoup d’émotion
Merci
Dur dur en te lisant! La maladie est vraiment une pouriture
Oh que oui !
en lisant le début, je ne savais pas où tu nous emmenais.
Il y a des douleurs, des souvenirs qu’on n’oublie jamais. J’ai vécu ces diagnostics malheureux avec mon frère puis ma soeur…..ça marque à vie et ça nous change aussi !
C’est clair !
saleté de maladie! j’ai la chaire de poule en lisant ce “bout de toi”.
Mon frère a apparemment réussi à s’en sortir, le mari d’une cousine apparemment non… je hais cette maladie! je la déteste au plus profond de moi!
courage! courage car écrire cette article a du te remémorer des moments si difficiles!
Cette maladie a fait beaucoup de dégâts autour de moi : mon père, ma belle-mère, ma grand-mère, mon arrière-grand-mère…
En effet, ton histoire est très triste et j’ai une pensée pour toi.
Merci !
Merci pour ce billet si émouvant. Et plein de pensées pour ton cher Papa.
Merci !