sentiments négatifs

“Nan je veux pas”, “ouinnnn” (à  longueur de jour ou presque), crise de nerfs à  se rouler par terre de préférence en public et en hurlant, se débattre quand on veut qu’ils fassent quelque chose qu’ils n’ont pas envie, hurlements en continu (nous on serait aphone au bout de 5 mn, pas eux), ça te rappelle des souvenirs ? Tu vis ça en continu ? Leurs sentiments négatifs sont difficiles à  supporter à  vivre hein ?

Gérer leurs sentiments négatifs côté parents

Quand WonderBoy était bébé, c’était le bébé parfait dont tout le monde rêve : nuits à  1 mois et demi, il nous suivait partout en ne pleurant quasi jamais, il était super agréable, bref on faisait des envieux. Un jour il a eu 18 mois. Et depuis, pleurs, colères et compagnie sont notre quotidien, de façon plus ou moins intense depuis et il a déjà  7 ans et demi.

Ce sont de longues traversées du désert quand tu entends plein de conseils, que tu essaies tout ce que tu lis, ce qu’on te conseille et que rien ne semble fonctionner.

C’est la fatigue psychologique qui s’installe. Toi tu bouillonnes de rage, de dépit et que la pire des pensées te vient à  la tête : “j’étais mieux avant”.

Alors là  c’est la culpabilité qui te ronge petit à  petit, plus sûrement qu’un acide et quand d’autres problèmes se rajoutent, tu as peur de sombrer. Tu as du mal à  supporter l’exaspération des autres, tes “amis” qui ont des enfants “parfaits” (donc tu caches tes soucis – par honte ?) ou des nullipares dont les enfants “obéiront” (croient-elles). J’en suis arrivée à  me disputer le jour d’un mariage sur le parvis d’une église avec une amie peu après la naissance de WonderKid sur le sujet !!! Je n’arrivais plus à  me contrôler !

Moi qui semble pourtant si calme, réservée, douce…les sentiments négatifs de WonderBoy se transmettaient, révélaient mes propres sentiments négatifs enfouis ! Oui, je pense après coup et sincèrement que mes rages d’enfant, mes frustrations de femme remontaient d’un seul coup à  vouloir contenir voire nier ses sentiments négatifs !

Comme j’ai fait/je fais pour m’en sortir ?

Déjà  en période fatigue intense, je me replie sur ma bulle, sur ceux qui nous acceptent tels qu’on est tous les 5, avec nos qualités et nos défauts.

J’ai lu, beaucoup – des livres, des forums pour m’apercevoir que je n’étais pas seule à  vivre la même chose. Je discute énormément avec leur père aussi et ça c’est l’essentiel ! Au cours de ma formation actuelle en parentalité positive, des mamans racontent les paroles de leurs compagnons : “vas-y avec TA méthode” ou “c’est toi la pro” d’un ton qui dit en fait “je n’y crois pas”. Comme changer seule ? Nous sommes deux à  avoir voulu les enfants, c’est à  deux qu’il faut aussi trouver des solutions communes. On ne peut pas changer seule ou alors on va s’épuiser car il faudra non seulement lutter avec ses vieux démons mais aussi lutter pour imposer sa façon de faire à  l’autre ! J’ai la chance d’avoir un mari formidable qui me suit dans cette façon d’envisager l’éducation de nos Wondermômes <3

Ce qui m’aide à  gérer les sentiments négatifs de mes mômes, c’est de ne pas prendre en charge leurs sentiments ! Ne pas être triste car ils sont tristes, ne pas être en colère car ils le sont. Je sais, c’est dur 😉 Mais c’est ça qui nous bouffe ! Il faut être en empathie avec eux. Ne pas descendre au fond du trou mais les accompagner pour leur permettre de trouver une solution pour remonter !!!

J’ai remarqué que lorsque je les écoute attentivement en arrêtant toutes mes activités, quand j’accepte qu’ils crient, qu’ils pleurent, même sans un mot, l’émotion retombe assez vite ! C’est ça déjà , l’empathie !

Une fois le gros de l’orage passé, nommer leur sentiment négatif  leur permet non seulement de poser un mot sur ce qu’ils ressentent mais aussi de baisser encore d’un cran l’intensité de leurs sentiments négatifs. Ca aide beaucoup mon grand qui peut désormais me dire rapidement “je suis…” et ça le soulage ! Je le vois en regardant son visage et ses poings se détendre…

Avec les plus grands vous pouvez enfin utiliser l’humour (après 6 ans) pour retrouver une complicité ou l’imaginaire avec les plus jeunes, ça marche super bien aussi. L’autre jour, WonderKid, grand bec sucré devant l’Eternel, voulait un énième bonbon. J’ai refusé. Bien sûr des cris de rage ont jailli de sa bouche. Je lui ai dit que je comprenais sa colère, qu’elle n’était pas gentille cette maman qui refusait ce bonbon alors qu’on allait passer à  table puis je lui ai demandé comment il s’y prendrait pour manger un bonbon géant s’il apparaissait, là  maintenant. Il m’a répondu en souriant qu’il prendrait ses ciseaux et une échelle pour pouvoir le manger. Finie la crise !

Pour ma dernière de 19 mois je lui dis que je sens que ça ne va pas pour elle, qu’elle ne sait pas encore me le dire mais que je suis là  pour elle. Elle se jette dans mes bras pour un câlin et là  encore j’arrête tout. En 10 mn à  tout casser, je peux reprendre mes activités. Ca marche encore parfois avec mon WonderKid de 4 ans mais plus trop avec le grand de 7 ans et demi.

En utilisant ces solutions tout simples, je me suis rendue compte que je suis moins stressée, j’apprends à  mieux les connaître, je sais ce qu’ils ressentent, j’entends leurs confidences, j’apprends à  découvrir trois petites personnes formidables, si humaines au fond et pas si différentes de moi !

Mais quand je m’entête et reviens à  mes vieux réflexes de rejeter leurs sentiments négatifs (parce que je suis fatiguée, quand leur comportement m’énerve au plus au point et que JE N’AI PAS ENVIE de les comprendre), ça dure, ça dure à  n’en plus finir et à  être tous fâchés. Ce n’est pas tous les jours évident de se tourner vers une éducation bienveillante ! Mais j’y travaille chaque jour !

A lire bientôt, comment mes WonderMômes gèrent leurs sentiments négatifs 😉

* : solutions issues de la formation Faber et Mazlich et leur livre “Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent“, MA bible !