wondergirl-ecrit

Le soir venu, après l’école et après le bain, elle prend son carnet et écrit de longues minutes. Gribouillis en septembre devenus tracés de lettres depuis qu’elle m’a demandé de lui apprendre les lettres “comme les moyens“. Depuis que “jalouse” des devoirs du mercredi de ses frères, elle a voulu aussi que je lui en donne “parce que Mme C. elle veut pas m’en donner“. Et le temps se suspend alors…

Oui le temps se suspend dans ses longues minutes d’écriture où elle essaie d’accorder ses idées à ses lettres… “Maman, ça s’écrit comment “chat” ?”.

Plus rien ne compte alors qu’écrire, se concentrer, s’évader sans doute dans les tracés, les volutes, presque les pleins et les déliés. Son bonheur est d’écrire aussi en compagnie, quand WonderKid termine sa page d’écriture du mercredi.

L’un près de l’autre à table, ils comparent leurs lettres, elle veut écrire en attaché, à peine maîtrisée l’écriture bâton…

Et le temps se suspend quand je la vois si sérieuse, si studieuse, elle me rappelle celle que je fus il y a 35 ans. Moi c’était dans le dessin que je me plongeais. WonderKid a marché à 4 ans dans mes pas, pendant longtemps, moins à présent.

Et le temps se suspend encore quand elle lâche son crayon pour enfiler une de ces robes de princesse, quand elle vient me chercher pour qu’on chante et qu’on danse ensemble. “Nous on est des filles“, sa fierté, mon émotion, tout cela lié dans ce temps suspendu.

Et le temps se suspend, quand elle me demande de la coiffer, Papa peut bien la brosser (mais après il peut se brosser ahahah) et c’est à Maman de faire sa tresse d’Elsa ou sa coiffure de Cendrillon.

Et le temps se suspend quand elle surprend mes failles et vient me bercer à mon corps défendant, moi qui ne veut pas devenir fardeau pour elle, ni aujourd’hui, ni jamais. Je veux que nous restions, chacune à nos places mais que la complicité se poursuive tout au long de nos vies.

Et le temps se suspend quand je la regarde et que je me souviens, il y a cinq ans, quand on se disait “si on n’essaie pas de le faire, ce petit troisième, on le regrettera toute notre vie“. Nous avions raison. Comme imaginer la vie sans elle ?

Difficile même de se souvenir de la vie sans leur présence, à chacun des quatre personnes les plus importantes de ma vie comme s’ils avaient toujours été là, comme si le temps s’était suspendu.

******************************************************************************************************************

macaron-53billetsen2015

Ceci est ma participation au rdv #53billetsen2015 d’Agoaye sur le thème “cette petite fille“.