Je l’avoue, je suis une mère poule. On peut dire que c’est de famille, j’ai été très (trop) couvée. Les enfants sont pourtant moins couvés que je ne l’ai été, je me force et avec trois enfants, je n’ai pas forcément tout le temps le choix non plus, surtout en travaillant. Bref.
Depuis qu’il est passé en école élémentaire (dans le même groupe scolaire que ses frère et soeur pour te brosser le portrait), WonderBoy a vu les copains rentrer seuls chez eux. Depuis le CE2, il me tanne pour le faire. Sauf que pour moi, c’est no way. Il y a une grande route entre l’école et la maison, une route très passante dans notre grande ville, route qu’on traverse toujours “dans les clous” mais toujours en ayant chaud aux fesses. Souvent les gens s’arrêtent pour nous laisser passer. Pas toujours. Beaucoup se prennent pour Lewis Hamilton.
Puis je me vois mal également le laisser rentrer seul alors que nous allons chercher les plus jeunes au même endroit.
L’an dernier, en CM1 donc, il a passé son Junicode (permis vélo). C’était un argument de plus pour sa cause pensait-il. J’ai campé sur ma position. Et à la rentrée j’ai encore refusé de lui signer l’autorisation de sortie. Pourtant j’avoue que ça me tricotait.
Et puis l’an prochain, il y a la 6ème dans un collège dans une direction opposée à l’école de WonderKid et WonderGirl. Deux horaires de fin de cours : 17h10 ou… 16h40. Impossible d’être aux deux endroits en même temps…Mes derniers sortent officiellement à 30 mais je pars de l’école souvent à 45…
L’autre jour alors qu’il était à la maison seul avec moi (sa maîtresse étant malade), il m’a dit que les copains se moquaient de lui car il n’était jamais allé seul à la boulangerie. Sur cette même rue fréquentée. Mais de ce côté là de la rue, il y a un feu tricolore pour traverser.
J’en ai parlé à Chéri. Et le dimanche, il est parti acheter du pain et une baguette. J’ai fermé les yeux et je savais au fond de moi qu’il en était capable. Il est parti, je n’ai rien dit. Pas les 100 000 recommandations que j’avais eu autrefois de ma mère et de mon père. Je le savais depuis des mois qu’il était capable. Il est revenu, à toute vitesse, entre excitation et peur mêlées, si heureux que j’ai savouré.
Je suis fière de lui, fière de moi aussi d’avoir su le laisser filer un peu… avec ce petit pincement au coeur, car il est si/trop grand… déjà. Mon 10 ans.
Le mercredi soir, c’est lui désormais qui cuisine sous notre houlette, à sa demande.
Il y a aussi cette inquiétude de ma part suite à nos visites de collèges, on en a visité deux, pas de coup de foudre pour ma part (mais je crois que mes années collège me font redouter de choisir le “mauvais” établissement) et de grosses hésitations pour lui. Les rendez-vous pour les inscriptions sont pris, il sait que nous devons nous décider pour le 5 novembre.
J’en rêve même la nuit.
On dit souvent “petits enfants, petits soucis, grands enfants, grands soucis”. Je ne sais pas si c’est vrai mais même quand il sera complètement autonome, je resterai encore cette mère poule qui se tracasse (trop) pour lui, pour son bien-être…
Entre fierté et craintes, ce n’est pas tous les jours facile de voir grandir son poussin 😉
L’an prochain mon aîné sera en CE2, je pense que je l’autoriserai à rentrer seul. Nous n’avons qu’une rue à traverser, à sens unique, qu’il peut traverser juste devant l’école. Donc aux heures d’arrivée et de départ, il y a plein de monde qui traverse, et les voitures font attention.
Au delà du trajet, je ne voudrais pas qu’il passe trop de temps seul à la maison en attendant que je rentre avec son petit frère. Heureusement l’école propose de garder les enfants à l’étude de 16h à 17h30, il rentrera donc après avoir fait ses devoirs. J’arrive normalement à la maison vers 18h10, il ne devrait pas rester plus de 30 minutes seul à la maison.
Super pour lui 😉
Ha pas simple. ..j avoue que je ne sais pas ce qu est être mère poule…ici je suis pour l autonomie en sécurité ….mais je peux comprendre les réticences de chacun ici cm2 elle a pris le bus pour rentrer chez nous…je voulais qu elle se prépare au collège !
Autonomie en sécurité aussi ici mais tu verrais les fous furieux sur cette route gloups
je te comprends je suis comme toi!
je vois une gamine du village, elle est en CE1 et déjà l’an dernier en CP elle se baladait seule en vélo dans le village, sur la grande route….j’avoue que ça m’horrifiait et je me demandais comment ses parents pouvaient la laisser comme ça…
la dernière fois, à la sortie de l’école, elle était seule sur le parking à traîner, y’avait une bande de jeunes pas loin qui la zieutaient, je pensais, y’a quelqu’un qui passe là, elle se fait enlever en deux minutes.
Bref, je suis peut etre trop mère poule mais y’a des limtes quand même!
bizzz
Moi aussi je suis parano… élevée comme ça…
Hello,
N°1 en CE1 me reclame aussi à rentrer seul. Mais on a une route à traverser où les gens déboule comme des tarés, il ne faut pas perdre les clés, ne pas trainer avec les copains … Et puis il resterait seul jusque 18h15, bon on va attendre encore 🙂
Mon deuxième est en CE1 et il est trop tête en l’air, c’est même pas le peine…
Pour la plus grande, nous avons commencé l’autonomie de trajet pour rentrer de l’école depuis la fin de son CE1 à peu près. Ce n’était aucunement une demande de sa part, c’est juste que nous voulions commencer son apprentissage de l’autonomie en douceur.
Depuis le CE2, elle fait les trajets retour seule, et vers la fin de son CE2, les allers aussi. Il faut environ 5 minutes.
L’année suivante, elle est aussi allée toute seule à la musique, un peu plus, environ 10 minutes, avec une rue plus importante à traverser.
Nous sommes en banlieue parisienne.
Je pense que plus nous tardons à confronter nos enfants à leurs responsabilités, et plus ils tardent à les assumer. C’est un acte important dans la prise de confiance en soi. Savoir qu’on est capable, savoir que quelqu’un nous fait confiance pour faire quelque chose.
D’ailleurs, ils sont bien plus prudents quand ils sont seuls que lorsqu’ils savent que nous les surveillons.
Si on commence à rogner de ce côté, en reportant encore et encore ce genre de choses, c’est difficile de poser une limite sur ce qu’ils auront droit de faire seul, et surtout de les justifier.
Apprenons à leur faire confiance. Ils le méritent.