Hier c’était la fête des grands-pères. Il s’agit d’une fête assez récente qui n’existait pas quand j’étais petite.

grand père
grand père photo via Pexels

J’ai eu la chance de connaître mes grands-pères mais pas très longtemps ( 13 ans pour mon grand-père paternel, 10 pour mon grand-père maternel). Je les ai quasiment connu tout le temps malades.

On parle souvent du grand-père idéal, qui partagerait ses passions avec ses petits-enfants. On ne peut pas vraiment dire que ce fut le cas de mon grand-père paternel même si je l’ai assez connu pour garder l’image d’un homme qui cachait sa sensibilité pour un tempérament jovial et bon vivant lol

Fille aînée de son fils aîné, il attendait un garçon. Le Saint Graal est intervenu chez mon parrain 4 ans plus tard. Mon cousin était donc clairement celui avec qui il a le plus partagé. Il a été très vite rattrapé par ses problèmes de santé : difficulté aux épaules et aux genoux avant un AVC qui l’a laissé hémiplégique. Je garde deux moments émouvants de lui. Tout d’abord, le jour de ma profession de foi, deux mois après le départ de sa femme, ma grand-mère. L’une de ses rares sorties en fauteuil roulant fut pour venir me voir en aube et goûter à ma pièce montée en chou, ses yeux humides en me regardant. Il m’a tenu à m’offrir le cadeau que les grands-parents offraient autrefois à leurs petits-enfants le jour de leur “Grande Communion” : un hortensia rose donc je vous rebats les oreilles depuis 😉 (ainsi qu’une boîte à bijoux musicale). Ensuite, lors de la première chimio de mon père. Je suis allée lui tenir compagnie pendant que ma mère accompagnait mon père pour quelques heures. Je l’ai entendu pleurer “mon pauvre petit” alors qu’il me pensait encore aux WC. Revenue près de lui, il s’est mis à ressortir ses blagues habituelles. J’ai ressenti alors pour la première fois une grande vague de tendresse pour lui. C’était 6 mois avant sa mort.

La relation que j’ai eu avec mon autre grand-père fut tout autre. Là, j’étais la seule des petits-enfants. Née 3 mois après le tragique accident de la route qui a coûté la vie à ma grand-mère, il semblerait que je l’ai sorti de sa dépression. Grand cardiaque, ce ne fut donc pas un grand-père très actif et pourtant…je me souviens de longues heures de conversation entre nous deux, où il me parlait de ma mère petit fille, de sa défunte femme et de sa fille aînée, morte à 18 ans…je me souviens des boutons d’or qu’il faisait luire sous mon menton. Je me souviens des balades autour du pâté de maison qu’on faisait à 2 et des mille recommandations que me faisaient mes parents au cas où il ferait un malaise. Il fut le premier être cher que j’ai perdu. Mon second fils porte son prénom en second prénom. Mon papi <3

Concernant mes enfants, ils ont également un grand-père biologique qui a tourné le dos à ses enfants à son divorce. 20 ans que Franck et moi sommes ensemble et il ne sait pas que j’existe. Autant vous dire que c’est le vide intersidéral de ce côté.

Autre genre d’absence du côté de mon père, une absence involontaire. Dans le cas de leur grand-père maternel, c’est une absence “présente” car je leur en parle beaucoup. Je pense qu’il aurait été avec eux ce qu’il fut avec moi : attentif, à transmettre ses valeurs humanistes et l’amour de la nature. Ce qui se rapproche le plus, finalement, d’un grand-père idéal.

Et chez vous, des grands-parents ?

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