Elle et moi… la moitié de ma chair. Celle dont j’ai été si proche et qui m’a fait aussi tant souffrir.

Elle qui a replongé depuis quelques temps. Je l’avais pressenti, c’est confirmé. On a eu une embellie de 2 ans…Le rebond de cette maladie m’a fait beaucoup souffrir depuis quelques semaines.

Parce que je me sens coupable. Oui c’est fou quand même de se croire capable de guérir des blessures de quasiment toute une vie. Peut-être parce que je suis encore fusionnelle avec elle depuis la mort de mon père. Je n’avais que 14 ans, nous étions seules, nous nous sommes raccrochées l’une à l’autre pour ne pas sombrer.

Puis j’ai fait ma vie. Elle n’a pas refait la sienne. Elle a complètement sombré quand j’ai attendu WonderKid.

Depuis quelques semaines elle me fait appeler si ça fait trop longtemps qu’elle juge de ne pas m’avoir vu. Quand elle sait que je dois venir, elle voudrait que le personnel m’appelle à 15h (sauf qu’avant on va voir la grand-mère de Chéri dans un foyer logement à 30 mn de là…).

Elle me lance des piques “les autres voient leur famille le soir après leur travail”. Moi j’ai une heure en transport pour aller la voir, n’ayant pas de voiture. Est-ce raisonnable quand on a trois enfants, une maison, un travail, un Chéri aussi à s’occuper ? Non.

Quand je lis des articles sur les personnes toxiques, les dépendants affectifs, je la reconnais. J’essaie de me préserver.

Et je culpabilise encore et toujours de la savoir là-bas, sans autre visite de la famille que la nôtre. Elle stresse comme une malade si j’ai selon ses calculs un peu de retard (pourtant je ne dis presque jamais quand je viens ni à quelle heure pour éviter tout stress).

Je jongle entre ma culpabilité, préserver ma santé tant physique que mentale mais je ne veux pas l’abandonner. Je dois jongler entre Chéri qui veut légitimement voir sa grand-mère et WonderBoy qui ne supporte plus beaucoup ces après-midis où il s’ennuie (pour rester polie).

Parfois ce ressentiment que je pensais balayer ressurgit, je lui en veux parfois de nous avoir abandonné. Oui c’est souvent ainsi que je le ressens.
J’envie celles qui ont leur maman présente pour elles. Je sais, ce n’est pas beau. En cas de grosse fatigue, je pleure, je lui en veux.

Pourtant je sais aussi que c’est une personne malade également.

Dans mon entourage, j’entends de tout : “préserve-toi”, “c’est ton devoir d’y aller” “coupe les ponts”. Des solutions toutes faites mais qui n’arrangeront pas ce que je ressens.

Ma mère, c’est un peu mon chemin de croix à moi. Ma plaie ouverte…depuis 2009 déjà.

(pour savoir un peu plus sur notre relation chaotique, j’en avais déjà parlé ici, ici et ici)

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