obeir

A toi, le parent fatigué, énervé, épuisé de te battre pour que ton enfant obéisse. A toi, le parent qui punit pour que ton enfant retienne la leçon. A toi le parent qui blâme, qui accuse, qui menace, qui donne des ordres, qui fait des sermons. A toi qui, comme moi, patauge parfois pour faire obéir les enfants, je demande…

Faire obéir les enfants : rêve ou réalité ?

Je suis allée assister en mars dernier à la conférence de Roseline Roy sur Comment faire coopérer les enfants. Pour toi, voici ici les leçons que j’en ai tiré ainsi que de mon atelier Faber et Mazlish pour que les enfants obéissent et ce qui marche chez moi !

Pourquoi dire « coopérer » plutôt que « obéir » ? On joue avec les mots. Je ne me lancerai pas dans l’étymologie de ces verbes Mais finalement, faire ensemble pour que l’enfant comprenne la bonne façon d’agir ou de se comporter, n’est-ce pas plus sympa ?

Nos enfants découvrent chaque jour un monde plein de tentations. Il est surchargé d’émotions et de stimulation visuelle comme le décrit si bien Isabelle Filliozat.

Il y a les bêtises d’exploration ou pour apprendre à faire quelque chose. Imagine que le moniteur d’auto-école n’aurait fait que de crier dessus parce que tu ne savais pas embrayer d’office ou comment faire pour passer une vitesse ? Sans un mot d’explication de sa part ?

Il y a les bêtises qu’on considère comme un manque de savoir-vivre, de courtoisie. Nous oublions que tout ce que nous savons, nous l’avons appris ou découvert. C’est le fruit d’un long apprentissage et nos enfants ne sont qu’au début du chemin. Nous avons oublié que nous avons été des enfants.

Il y a les provocations, les caprices. Haim Ginott, mentor de Adele Faber et Elaine Mazlish, disait qu’un enfant qui se sent bien se comporte bien. Pour cela il faut savoir accueillir leurs sentiments.

Respecter son enfant, c’est aussi lui donner la chance de réparer ses bêtises. Comment les faire coopérer alors ?

Faire obéir les enfants en 7 leçons

A adapter selon le cas ! A varier aussi !

1. L’écouter avec empathie.

Le dernier jour d’école, WonderKid ne voulait pas y aller. Il me disait qu’il était malade, qu’il devait rester à la maison. Après les vérifications médicales d’usage, j’ai bien vu qu’il n’était pas souffrant.

Je lui ai dit « Oh, on dirait que ça ne va pas fort ce matin, tu ne te sens pas bien »

Lui : « oui je suis malade »

Moi : « oh »

Lui : « en plus, c’est les vacances, je dois rester à la maison »

Moi : « ah tu penses que tu es déjà en vacances »

Lui : « Mme M. (la maîtresse) me l’a dit hier que c’était les vacances aujourd’hui ».

Moi : « oui les vacances c’est ce soir »

Lui…s’est préparé pour l’école…

2. Nommer le sentiment

Les sentiments sont à la base du comportement. Plus vite on apprend à l’enfant à nommer son sentiment, plus vite il saura le nommer et sera moins violent.

WonderBoy joue avec ses Playmobils. WonderKid arrive et lui en prend sans demander. WonderBoy reprend manu militari son bien et WonderKid se met à pleurer;

Moi : « Oh je vois un garçon en colère et un garçon triste » (techniques issues de la conférence Jalousies et rivalités dans la fratrie)

WonderBoy : « Oui c’est mes Playmobils et je veux y jouer tout seul ».

Moi « tu as envie de jouer tranquillement et toi WonderKid, les Playmobils te font trop trop envie »

WonderKid (séchant ses larmes) : « oui ses Playmobils sont trop beaux, j’ai envie de jouer avec »

WonderBoy (choisissant quelques Playmobils) : « tiens je te prête ceux là »

WonderKid s’en va jouer dans son coin avec les Playmobils prêtés…

Plus de violence, plus de pleurs, WonderBoy peut rester seul à jouer et WonderKid peut aussi jouer aux Playmobils.

3. Décrire le problème

Parfois les enfants ne se rendent pas compte que leur comportement ou leur « action d’action » nous pose un problème. On peut alors décrire le problème en exprimant si on le veut nos propres sentiments, même notre désaccord tant qu’on n’attaque pas la personnalité de l’enfant.

« Je vois une serviette humide qui traîne dans le canapé, j’ai peur que le canapé moisisse (il est en nubuk) ». Ni une ni deux, WonderBoy l’a pris et l’a mise sur le porte-serviette

La serviette a séché, le canapé aussi, j’étais contente

4. Indiquer une façon de se rendre utile

Quand les enfants font une bêtise d’exploration ou une tentative infructueuse d’autonomie, leur indiquer calmement une façon de réparer ce qui pose problème.

Par exemple, nous avons une carafe filtrante. Les enfants ont parfois le geste trop brusque ou dosent mal leur geste et paf, c’est la mare sur la table !

« Je pense qu’on a besoin d’une éponge par ici ». Hop ! WonderKid se précipite en cuisine pour aller chercher l’éponge.

Et une occasion en plus pour apprendre à WonderKid comment bien éponger, tordre l’éponge ensuite avant de la laisser sécher d’où un gain d’autonomie

5. Donner des choix

A chaque maison ses règles. Dans la nôtre, on met ses chaussons dès qu’on rentre à la maison. Tu t’imagines bien que ça les embête bien souvent alors qu’ils n’ont qu’une hâte : aller jouer avec les Playmobils Top Agent ou aller s’affaler dans le canapé après une journée bien remplie.

WonderGirl adore se chausser. Alors quand on rentre à la maison, je lui demande quels chaussons elle veut mettre : les rouges, les roses ou les violets ? elle est tellement dans son choix qu’elle ne pense plus à protester contre le fait que Maman veut qu’elle enlève les chaussures

6. Réduire à un mot

Haim Ginott (encore lui) disait qu’il fallait réduire un paragraphe à une phrase, une phrase à un mot, un mot à un geste.

Chez moi les enfants oublient souvent d’éteindre la lumière. Il suffit de leur dire « La lumière » pour qu’ils se mettent à chercher quelle lumière ils ont oublié d’éteindre.

7. Ecrire des notes

Pendant un moment, WonderBoy avait la fâcheuse habitude de partir le ventre vide ou à se nourrir 3 secondes avant le départ à l’école.

J’ai donc écrit la note suivante :

Cher WonderBoy,
J’aimerais que tu me nourrisses.
Signé : ton ventre qui a faim

Là il m’a regardé d’un air surpris et… il est parti manger. Depuis il mange toujours un petit quelque chose avant de partir. Ouf !

 

Voilà comment faire coopérer les enfants facilement et sans se retrouver dans la peau d’une furie grâce à cette trousse à outils mise à disposition par Faber et Mazlish

Bien sûr parfois, il y a de gros gros problèmes pour lesquels cette démarche ne fonctionne pas. Mais je te rassure, c’est plutôt rare. Le problème ne rentre pas dans ces cases ou l’enfant fait une grosse résistance.

Il faut alors passer à la résolution de problème (j’en parlerai plus longuement une prochaine fois) : écouter les sentiments de l’enfant, exprimer les nôtres, se prendre le temps d’écrire les solutions de l’enfant et les nôtres et choisir ensemble une solution pour liquider le problème.

Et toi, connais-tu et utilises-tu l’une de ces techniques ?