Je ne suis pas femme à polémique. Du reste, rares sont les moments où je pousse une gueulante en public. Mais voilà un sujet qui me prend aux tripes parce qu’il fait écho avec ce que je vis IRL : la charge mentale.  Si tu ne sais pas ce que c’est, je t’invite à lire cet article et à lire cette BD. En gros, c’est le syndrome des femmes épuisées par non implication de leur compagnon aux charges de la maison, des enfants… Donc le raccourci facile, c’est de me sortir “te plains pas, t’es mariée à un nouveau père, ferme là et ne te plains pas“. Erreur.

 

Jalousie, incompréhension ou idéalisation ?

Tu le sais si tu me suis, j’ai la chance d’avoir un mari impliqué dans les tâches ménagères et l’éducation des enfants. J’ai (j’avais) beaucoup d’amies acerbes de ne pas avoir cette chance “ton chéri est parfait” (euh non je les rassure !).

Dans la réalité (je ne crache pas dans la soupe mais il le reconnaît lui même) je suis quand même la plus présente pour les enfants et celle qui gère le plus notre foyer. Normale si j’ose dire, je bosse à domicile.

Mais voilà je bosse AUSSI. Mais à domicile. Finalement c’est pas crédible ni sérieux aux yeux de beaucoup surtout que j’ai un mari QUI AIDE. Comme si ça m’enlevait tout poids. Comme si je ne tricotais pas la nuit, comme si je ne me réveillais pas en sursaut en me disant que j’ai oublié de faire tel ou tel truc pour l’un des mômes/la maison/le boulot/ma mère (raye la/les mentions inutiles)…

 

Et le poids de la société on en parle ?

La charge mentale, ce n’est pas que l’absence d’implication des compagnons. C’est aussi les diktats de la société.

L’enfant est mal peigné, ses fringues pas repassées “elle fout quoi sa mère ?”… le père n’a pas le droit de repasser des fringues et d’apprendre à manier une brosse ?

Je pourrais tirer un tas d’exemple dans ce sens.

 

Je vois bien que lorsque la maison n’est pas nickel chrome (et elle ne l’est jamais #troisenfantsunboulot) c’est vers moi que les regards méprisants se tournent.

 

Et que dire des regards en point sur l’aspect physique ? Non je ne suis pas une pinup le matin à 6h (ni même à 8). Je suis pourtant assez féminine quand j’en ai la possibilité au niveau du temps (pourtant j’essaie de le prendre).

 

Charge mentale et travail

Le travail exerce lui aussi une sacré charge mentale. En tant qu’auto-entrepreneur, c’est les charges à payer, la compta à suivre, les mauvais payeurs à relancer, les comptes à suivre. C’est trouver idées et clients pour aussi payer les factures. C’est les soirées, les week-ends et les vacances rognées. Mais à part ça, oui je fais mes horaires mais ils sont élastiques.

Un boulot à fournir d’urgence et une gastro ? Pas d’arrêt de travail, faut aller au charbon #3615vismaviemerveilleusedefreelance.

Et ce n’est pas tout…

 

Charge mentale et famille élargie

Dans notre cas bien particulier, nous sommes à égalité chéri et moi #youhou. Pas/plus de parents pour aider (à nouveau deux, on a 2 parents décédés, un dans la nature et une autre malade)… mais à charge.

Tu le sais, ma mère est souffrante depuis de nombreuses années. Je gère sa paperasse, ses factures, suis sa santé, suis sa lingère…La grand-mère de Chéri c’est quasi le même combat (sauf que là, mon beau-frère est présent lui aussi, ouf).

Il y a aussi mes tantes (célibataires vieillissantes) qui essaient de se débrouiller seules. Mais là encore, c’est à moi d’organiser et de gérer seule avec Chéri les achats de cadeaux, les grands repas de fête, ce n’est pas souvent que l’on met les pieds sous la table. Là, l’une d’elle s’est fait opérer, j’ai dû faire des papiers pour les aider.

 

Alors, oui j’ai la chance d’avoir un mari qui aide. Mais je ne suis pas exemptée à 100% de charge mentale. Alors avant de juger trop vite quelqu’un, il faudrait pouvoir enfiler ses baskets, ne serait-ce qu’une semaine… je crois qu’on tomberait souvent de haut….

 

Et toi, où en es-tu question charge mentale ?

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