“Tout vient à point à qui sait attendre”. Il m’aura fallu la quarantaine pour le comprendre pleinement : les émotions sont des cadeaux et non des fardeaux comme je l’ai pensé pendant les 33 premières années de ma vie.

Les émotions des 33 premières années

De la joie pure de l’enfance, née d’un couple rempli d’amour et d’une vie dans la nature à la campagne, avec les animaux et dans la simplicité, les problèmes des adultes m’ont vite rattrapé : inquiétude pour la santé des grands-parents (mes voisins), tristesse à leur décès et à l’annonce de la maladie de mon père… j’ai basculé dans le désespoir à sa mort et je me suis reconstruite au moment de l’adolescence, béquille pour une maman anorexique et dépressive.

Faire bonne figure, cacher ses peurs et sa tristesse, rester dans le politiquement correct…et puis…

La joie de la découverte du monde à la fin de l’adolescence, les premiers émois, les premières déceptions, la vie que j’ai pris à bras le coeur et le corps.

La découverte du grand amour, la vie à 100 000%, quelques passages durs mais l’exaltation…

Les joies de la maternité et la peur tout mêlée quand il va fallu se battre en 2005 pour nos vies conjointes…

L’apaisement du corps grâce à la naissance de WonderKid et puis…

 

20 mars 2009

La stupeur, la peur, les tremblements… un tsunami d’émotions négatives que tout le monde me forçait à chasser. Ce que j’ai pu lire à partir de cette période, pour la comprendre, pour me comprendre, pour comprendre ces émotions qu’on croit finalement si bien connaître et qu’on connaît si peu souvent à force de les faire taire, de ne pas leur laisser la place d’être, de faire leur travail pour nous aider à grandir.

Oui on peut être adultes et grandir encore… grandir intellectuellement, humainement…

 

Honorer mes émotions et leur transmettre cela

Depuis 4 ans, j’explique à mes enfants que leurs émotions sont normales, qu’ils doivent les laisser prendre la place… et paradoxalement, j’avais bien du mal à mettre tout cela en pratique. Toujours superficiellement, sans tenir la longueur.

 

Alors cette année, je prends l’engagement d’honorer mes émotions, pour grandir un peu plus moi aussi cette année. J’ai grandi auprès d’une femme qui a toujours trop intériorisé ses émotions, elles l’ont bouffé, littéralement… Maintenant elle présente à tous un masque, sans doute pour cacher un peu plus ses fragilités…

 

J’honore ma (mes) peur (s) car elle m’avertit des dangers et des blocages que je peux avoir, mes peurs, quand je peux les surmonter, me permettaient de vivre de belles réussites.

J’honore ce qui me dégoûte car cette émotion me permet de rester fidèle à mes valeurs.

J’honore ma tristesse car elle me fait prendre conscience de ce qui compte le plus dans ma vie.

J’honore ma colère car elle me permet de mettre en lumière mes besoins à respecter.

J’honore la surprise car elle me permet de me remettre en question, de rester l’esprit ouvert.

J’honore la joie car elle permet la légèreté, l’émerveillement et la gratitude !

 

Chacune est un cadeau pour mieux vivre ma vie !

 

J’ai découvert tout récemment un texte qui résume tout ce vers quoi je veux tendre :

 

Rumi – La Maison d’hôtes

Etre humain, c’est être une maison d’hôtes.
Tous les matins arrive un nouvel invité.

Une joie, une dépression, une méchanceté,
une prise de conscience momentanée vient
comme un visiteur inattendu.

Accueillez les tous et prenez-en soin!
Même s’ils sont une foule de chagrins,
qui balaient violemment votre maison
et la vident de tous ses meubles,
traitez chaque invité honorablement.
Peut-être vient-il faire de la place en vous
pour de nouveaux délices.

La pensée sombre, la honte, la malice,
rencontrez-les à la porte en riant,
et invitez-les à entrer.

Soyez reconnaissants pour tous ceux qui viennent,
parce que chacun a été envoyé
comme un guide de l’au-delà.

~ ~ Rumi ~ ~

 

Et toi, tu es adapte du “tout va bien” (mais si ça va pas) ou tu sais vivre tes émotions ?

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C’était ma participation au rdv Cette année je pour Agoaye.

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