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Le down, c’est un peu mon état d’esprit du moment…mon âme et ma tête dans les premiers mois de l’année…Je ressemble un peu à cet arbre. On me voit fière et droite, sèche même peut-être. Mais en hibernation, la sève et mes racines sont là pour me faire tenir.

Le down, c’est ces maladies de l’hiver, bénignes mais qui reviennent chaque année, sans me laisser de répit que pour aller voir le médecin.

Le down, c’est mon état d’esprit, mon manque de patience avec des mômes depuis quelques temps, mes failles de maman dans l’éducation bienveillante…et cette culpabilité qui me ronge quand je n’ai pas été à la hauteur.

Le down c’est ressortir mes bouquins, comme un soutien, une béquille, pour ne pas sombrer, pour ne pas perdre pied.

Le down, c’est se dire, égoïstement, qu’on est bien à 5, sans recevoir les familles parfaites, sans recevoir ceux que WonderBoy appellent les “monsieur je sais tout”, ceux qui vous font la morale mais sur qui on en aurait à dire…Mais c’est culpabiliser car, quand même, on a le cœur joyeux quand on reçoit les vrais amis, quand on voit les sourires de leurs enfants, les jeux entre eux et les nôtres.

Le down, c’est penser à ma mère, seule dans sa chambre, qui ne nous a pas vu depuis un mois mais se dire que lui apporter un tas de microbes n’est pas le meilleur cadeau à lui donner. C’est se dire “je téléphone ou pas ? me la passeront-ils ? Pourrais-je lui parler plus que 5 mn ? Et le coup de fil ne va-t-il pas plus raviver l’absence ?“.

Le down c’est être noyée sous la paperasse, n’en plus pouvoir, se demander si on a pris la bonne décision un soir d’automne, c’est avoir peur du lendemain car trois petits êtres dépendent de vous.

Le down, c’est se dire que je suis une meilleure mère pour mes derniers que pour mon grand avec tout le mal que ça peut faire au cœur.

Le down c’est savoir que le up n’est pas loin, que je ne suis toujours relevée et que ,lorsque la grisaille de mon Nord natal sera un peu atténué, le down sera un mauvais souvenir.