Je suis une marcheuse. Après la mort de mon père, ma mère n’ayant pas le permis, nous nous sommes retrouvées marcheuses malgré nous. Puis le permis, une voiture perso, ma petite 106 rouge avec laquelle j’ai englouti les kilomètres. J’aimais conduire. Puis en mai 2005 j’ai été hospitalisée 2 mois. Je suis sortie de l’hosto, un bébé et ma fatigue sous le bras et la peur de me mettre au volant. La peur des autres, la peur de blesser les autres avec ma fatigue. J’ai tenté à plusieurs reprises de reprendre mais je suis tétanisée au volant. Les disputes des enfants à l’arrière me stressent encore plus, la peur de regarder vers eux et de quitter la route. Je ne conduis plus. Je me laisse conduire par mon chéri quand il est là.

Parfois, ça me manque un peu, j’aimerais avoir une petite voiture pour ne pas me retrouver tout de suite avec 1h de transport en commun pour aller voir ma maman, aller à Lille ou à Villeneuve d’Ascq quand je dois faire du shopping. Mais je sais que ce ne serait pas raisonnable tant au niveau financier qu’au point de vue écologique. Elle ne servirait quasi jamais, l’école des mômes se trouvant à 7 mn à pied de la maison, la pharmacie, médecin à proximité également.

Après mes grossesses, mon état de marcheuse m’a permis de perdre tous mes kilos de grossesse. Le stress m’a fait prendre d’autres kilos. La sédentarité du boulot à la maison aussi.

Mais maintenant quand je marche seule sans témoin sans personne j’essaie de le faire en pleine conscience, d’ouvrir tous mes sens, de profiter des façades des maisons, des magasins, de la rare nature qui parsème ma ville. Je me sens apaisée après une marche comme pas possible. Alors je me dis que marcher, c’est le pied quand même !

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C’était ma double participation aux lundis à deux sur le thème “à deux ou quatre roues” d’Alice et Zaza et aux #53billetsen2015 pour Agoaye sur le thème “ça c’est le pied !”.

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